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  • Gillian

Analyse du prologue de: le nom du vent par Patrick Rothfuss

Certaines œuvres populaires peuvent être difficiles à classifier, surtout de nos jours. Les auteurs s'en donnent à cœur joie pour faire des mélanges de genres : fantasy/science-fiction, horreur/fantastique, fantasy/horreur. L’auteur Patrick Rothfuss, né en juin 1973 a, quant à lui, décidé d’inclure un prologue Horreur à son récit fantaisiste. Le livre Le nom du vent sortit en 2007 renferme une perle d’horreur dès son début. Le personnage principal que nous allons voir plus tard est voué à la mort, le prologue nous le présente extrêmement bien par l’analyse des trois silences qui règnent dans l’auberge. Étant un fan de cette histoire, il m’est venu à l’esprit d’analyser en profondeur ce prologue en le traitant comme une nouvelle. J’analyserai donc le thème et le lieu pour répondre à la question : en quoi ce texte est horrifique?

Tout d’abord, le thème principal abordé dans cette nouvelle est la mort. Mais pas n’importe quel mort! Celle qui est présentée est bien plus vile, bien plus sournoise. C’est une mort future et non présente. Les morts présentes sont irréversibles. Certes, les morts futures le sont tout autant, mais les personnes atteintes de ce mal trainent aussi tout le poids de son inévitabilité. Tout au long de l’extrait, des indices nous sont fournis pour en arriver à la conclusion que quelqu’un va subir le châtiment suprême. Les nouvelles inquiétantes signalées à la ligne 14 sont ce qui met la puce à l’oreille des lecteurs. Mais ceux encore plus attentifs ont remarqué dès les premières lignes que quelque chose cloche. Quand il est mention du silence en trois parts, c’est là qu’un étrange sentiment de résignation règne en nous jusqu’à la toute fin du texte. Fin qui mettra terme aux doutes qui nous ronges : quelqu’un va mourir... et c’est sous-entendu que c’est l’aubergiste qui subira ce tragique coup du sort :

l'écho résigné d'une fleur coupée, d'un homme qui attend la mort. (ligne 32-33)

Le thème de la mort est si bien démontré! Autant caché qu’à la vue de tous. C’est un drame futur qui est laissé à l’imagination du lecteur. C’est bien cela qui rend cette histoire horrifique; le fantastique de l’indétermination ou l’hésitation de Todorov (selon la théorie de Todorov).

Ensuite, le lieu vient mettre l’accent sur l’ambiance oppressante qui règne dans la nouvelle. La nuit, bien évidemment, fait partie intégrale du récit d’horreur. C’est dans ce contexte que débute la narration. Seuls trois hommes sont attablés dans cette grande auberge. La solitude qui trône en plus du silence en trois parts qui bourdonne rend l’atmosphère étrange et mystérieuse. Ce fameux silence dont il est question n’est pas n’importe lequel. Comment mentionné, il est en trois part. La première est l’éco des choses absente, c’est l’absence de bruit causé par l’absence d’activité (vent, bruits de pas, animaux, etc.). La deuxième est le silence d’hommes perdus dans leurs pensées. La troisième partie et le plus grand silence ne sont pas n’importe lequel, il est le manque total de bruit. Normalement, ce que nous appelons silence n’implique pas le son de notre propre corps soit le battement de notre cœur ou la respiration. Dans ce cas-si, le silence est l’absence intégrale de son produit par la mort. C’est une espèce d’augure caché qui fait partie intégrante du décor. Mais, remarquablement, ce qui a attiré mon attention n’est aucune de ses choses. C’est plutôt le plancher qui m’a fait réfléchir… Il est écrit que le plancher luisait déjà sous la lampe de l’aubergiste même avant qu’il ne nettoie. J’en déduis que la place est peu fréquentée. Accompagné des autres aspects, cela rend l’endroit parfait pour une scène de crime… ou devrais-je dire une scène d’horreur?


En résumé, le prologue du live le nom du vent par Patrick Rothfuss est horrifique grâce au thème principal abordé (la mort) et à son lieu horrifique. J’ai voulu analyser en profondeur cette présumée nouvelle puisqu’il est une histoire en soi, mais le livre de 750 pages mérite qu’on s’attarde à chacune d’entre elles. Je conseille grandement ce livre dont je suis tombé amoureux dès les premières lignes.



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